Des milliers de personnes sont mortes et des dizaines de milliers sont blessées en Turquie et en Syrie suite au tremblement de terre de magnitude 7,7 (avec épicentre à Pazarcik, Kahramanmaras) tôt dans la matinée et aux séismes massifs successifs de magnitude 7,6 (avec épicentre à Elbistan, Kahramanmaras) à midi le lundi 6 février.
Il y a tout juste trois mois, Suleiman Soylu, le ministre de l’Intérieur, a déclaré un exercice de tremblement de terre à l’échelle nationale. S’exprimant lors de la réunion d’introduction du Centre provincial de réduction des risques de catastrophes organisée à Kahramanmaras, l’épicentre du tremblement de terre actuel – le 19 août 2020- il a déclaré : «Nous travaillons intensivement ici depuis mai 2019. Il s’agit pour nous d’un effort exemplaire et d’une étude pilote (…) Nous établirons notre unité de recherche et de sauvetage à Kahramanmaras dès que possible », a-t-il déclaré, précisant que Kahramanmaras serait une province exemplaire pour la Turquie. Bien que ces paroles aient été prononcées il y a près de deux ans et six mois, un moment approprié pour agir, nous constatons que son intervention n’était qu’une autoproclamation, et que les mesures annoncées n’ont pas été prises.
Selon la déclaration du président ce matin, l’AFAD (Autorité de gestion des catastrophes en Turquie) a rejoint les efforts de recherche et de sauvetage avec une équipe de 9 000 sauveteurs. Bien que ce nombre doive augmenter, il n’atteindra que 10 176, selon le directeur général de l’AFAD, Orhan Tatar, hier soir. Puisque nous avons une population de plus de dix millions d’habitants dans les régions touchées et étant données leur taille, il est entendu que ce nombre ne sera pas suffisant. Même les agences de presse rapportent qu’il existe des zones détruites qui n’ont pas encore reçu d’équipes de secours. Malgré les taxes prélevées, les transformations des bâtiments et les réunions d’introduction, les travailleurs tentent de secourir leurs proches et leurs voisins avec des pelles et à mains nues. Entre-temps, malgré l’énorme budget, l’AFAD affirme que ses équipes de secours sont en partie composées de volontaires, et l’institution demande un soutien financier pour les personnes.
Les actions du gouvernement jusqu’à présent ont garanti son action au moment de la catastrophe. Bien que les informations deviennent périmées à chaque minute qui passe, on sait que certains endroits n’ont pas encore reçu d’aide ou d’équipement de sauvetage, et que certaines routes sont bloquées par des débris et des viaducs, ponts et autoroutes effondrés. Ceux qui ne sont pas piégés dans les décombres doivent faire face au vent, à la pluie et à la neige dans de nombreuses zones résidentielles. Ce sont des moments privilégiés pour sauver des vies en raison du temps froid et de la destruction.
Les millions de personnes vivant dans les zones sinistrées et ressentant profondément la douleur n’ont plus de patience.
Face à cette catastrophe, il y a deux besoins urgents : fournir l’équipement nécessaire aux équipes de secours pour qu’elles puissent atteindre toutes les régions dans le besoin, et fournir une protection contre le froid à nos habitants dans ces régions. Le gouvernement doit répondre à ces besoins en mobilisant les ressources nécessaires. Bien que nous soyons confrontés au drame épouvantable du tremblement de terre, ce que nous pouvons faire dans la situation actuelle est bien plus que les efforts déployés.
6 février 2023
Déclaration du Parti de la démocratie des travailleurs (IDP). Section UIT-QI