Lutte internationaliste (section a l’État espagnol de l’Unité Internationale de Travailleuses et Travailleurs – Quatrième Internationale (UIT-QI)
Victoire !
Le 8 février, Ada Colau, en tant que maire de Barcelone, a rendu publique la rupture des relations avec l’État d’Israël, y compris le jumelage avec Tel Aviv. Le jumelage avec Tel Aviv-Jaffo, ainsi que celui de Gaza, a été formalisé le 24 septembre 1998, étant maire Joan Clos du PSC (Parti des Socialistes de Catalogne), dans le cadre des accords d’Oslo. Mais, il a fallu une campagne longue et difficile, qui a commencé en 2008, après qu’Israël ait bombardé Gaza et tué plus de 1 000 Palestiniens.
C’était le fruit de nombreuses années de manifestations, d’événements… jusqu’à ce que, autour de la campagne « Barcelone avec l’apartheid non », que nous parvenions, avec la Communauté palestinienne, à rassembler 112 entités, des syndicats aux partis et toutes sortes de mouvements d’Israéliens antisionistes, de féministes, d’antiracistes, d’anticolonialistes, pour la libération sexuelle et de genre, pour le logement… jusqu’au dernier effort : obtenir suffisamment de signatures pour obliger la mairie à rompre le jumelage : et oui, il y en avait presque 5 000 !
Lutte Internationaliste, nous avons été présents dès le premier moment, en participant et en faisant des propositions aux assemblées qui ont organisé les actions, en les promouvant dans les rues, qu’elles soient des centaines ou seulement quelques-unes, en collectant des signatures dans chaque mobilisation qui a eu lieu et en installant des stands pour les recueillir. En vérité, il s’agissait de la continuité de la solidarité historique que nous avons avec la Palestine, depuis les relations avec le mouvement féministe en Cisjordanie, la visite aux détenus de la prison de Jéricho, le 1ᵉʳ mai où nous avons organisé 20 syndicalistes pour « briser le blocus de Gaza nouvellement décrété », ou en permanence avec les Comités de travailleurs indépendants à Gaza. Il n’est donc pas surprenant que Fayez Elemare, un représentant de cette dernière, nous ait envoyé le même jour un message enregistré de remerciement pour la campagne.
C’est pourquoi la victoire d’aujourd’hui est avant tout une reconnaissance de la résistance du peuple palestinien qui résiste depuis 75 ans au cruel régime d’apartheid colonialiste de l’État d’Israël. Résistance reconnue jusque selon l’avis de la Sindicatura de Greuges – Médiateur – de Barcelone qui, à la demande de la campagne, a recommandé la révocation du jumelage avec Tel-Aviv « car le maintenir entraîne la complicité dans la configuration d’un crime d’apartheid ». Mais la situation à Gaza et en Palestine s’est aggravée avec la dérive encore plus suprématiste, radicalement violente et répressive de l’État d’Israël promue par le nouveau gouvernement : assassinats, bombardements, rendre illégales des organisations palestiniennes, arrestations, démolition de maisons et saisie de terres. Le dernier rassemblement était en hommage aux 231 Palestiniens tués en 2022, et rien qu’en janvier 2023, il y en avait déjà 35 de plus.
Nous continuerons à nous battre pour eux, contre le cruel régime d’apartheid d’Israël, qui ne peut être maintenu que par la complicité internationale. C’est pourquoi nous aimerions, comme l’a dit le camarade au nom de la campagne en réponse à Ada Colau, que « la mesure prise par le maire du conseil municipal de Barcelone aujourd’hui inspire et encourage davantage d’institutions ici et à l’étranger à rompre leur complicité avec l’apartheid israélien ». Ce sera difficile. Le sionisme frappe partout avec la force d’un appareil d’État derrière lui et le PSC a déjà menacé de saisir la plénière pour annuler la décision d’aujourd’hui. Pendant ce temps, José Luis Almeida, du Parti Populaire, a proposé Madrid pour un jumelage.
Vive la Palestine libre !