Après la destitution par « vacance » et l’arrestation de Pedro Castillo et la prestation de serment de la vice-présidente Dina Boularte, le Pérou est en proie à des manifestations, des grèves régionales, des blocages de routes et des saisies de terrains, d’aéroports et d’universités.
Les actions sont explicitement dirigées contre le gouvernement Boularte, qui s’est entourée de dirigeants de droite, de partis patronaux corrompus et de grandes entreprises, et a ratifié le cours économique de faim et de pillage imposé depuis la dictature de Fujimori et poursuivi par tous les gouvernements. Dans le même temps, il a décrété l’état d’urgence pour réprimer les protestations, en s’appuyant sur les forces armées et la PNP (police nationale péruvienne).
Des dizaines de milliers de personnes descendent dans la rue ces jours-ci. Celle-ci se massifie avec des actions de masse dans 20 des 24 régions du pays. La répression est également en hausse : depuis dimanche dernier, plus de 20 personnes ont été tuées et 200 blessées, et des milliers ont été arrêtées.
La présidente Dina Boularte, qui avait initialement exprimé son intention de rester au pouvoir jusqu’en 2026, parle maintenant d’avancer les élections à 2024, voire à 2023. La crise au sommet se poursuit. Deux ministres ont déjà démissionné à cause des crimes de la répression.
Mais, la mobilisation ne s’arrête pas, exigeant le départ immédiat du gouvernement, des parlementaires et des élections libres.
Depuis l’Unité internationale des travailleuses et des travailleurs – Quatrième Internationale (UIT-QI), nous apportons notre soutien total aux manifestations, barrages routiers et occupations qui ont lieu dans tout le pays. Nous répudions la répression et accompagnons l’exigence que le gouvernement de Dina Boularte et le congrès corrompu doivent partir. « Que se vayan todos » (Que tout le monde s’en aille) est le cri populaire. Nous exigeons la liberté de Pedro Castillo, sans que cela implique un quelconque soutien politique pour lui ou son gouvernement. Pour des comités de lutte unitaires et démocratiques, avec les comités de défense et les organisations sociales et politiques en lutte pour développer la mobilisation et pour sa coordination nationale. Nous appelons à unir toutes les luttes pour avancer vers une grève nationale pour les points suivants :
Dehors avec le gouvernement de Dina Boularte ! Dehors avec eux tous !
Plus de répression. À bas l’état d’urgence. Punissez les responsables des morts et des blessés.
Nous exigeons la liberté de Pedro Castillo et d’autres prisonniers politiques.
À bas la constitution Fujimoriste. Pour des élections maintenant à une Assemblée Constituante libre et souveraine.
Pour qu’un gouvernement des travailleurs et du peuple réalise les changements fondamentaux dont les travailleurs ont besoin avec un plan économique alternatif ouvrier et populaire.
De la part de l’UIT-QI, nous appelons à la plus large solidarité internationale pour soutenir la lutte des travailleurs, des paysans et des indigènes péruviens. Nous appelons à des marches et des actions unies devant les ambassades et les consulats du monde entier.
Unité internationale des travailleuses et des travailleurs – Quatrième Internationale (UIT-QI)
17 décembre 2022