Brésil : La jeunesse se soulève contre Bolsonaro
Les étudiants se sont mobilisés massivement pour refuser l’ajustement dans les universités. Des assemblées ont eu lieu dans tout le pays et d’innombrables actions ont été menées dans les rues. Mercredi 15, il y aura une grève générale de l’éducation dans tout le pays. La mobilisation doit être poursuivie, en renforçant et en garantissant la grève générale convoquée le 14 juin par les centrales syndicales, initialement prévue contre la réforme des retraites, mais qui doit maintenant inclure la revendication contre l’ajustement de l’éducation.
Le gouvernement Bolsonaro/Mourão et son ministre de l’Éducation Weintraub sont des ennemis jurés de la jeunesse. Tout en essayant de détruire notre droit à la retraite avec la réforme des pensions, ils s’attaquent aussi à l’éducation en annonçant une réduction de 30 % du budget fédéral de l’éducation (7,9 milliards de reais), surtout dans les universités.
Pour mener à bien les réformes, ils recourent à toutes sortes de mensonges. D’abord, ils ont dit qu’ils supprimeraient les cours de philosophie et de sociologie parce que, selon eux, ils n’offraient pas de «retour» à la société. Plus tard, ils ont proposé de réduire les budgets des universités qui faisaient la promotion de manifestations politiques sur leurs campus, attaquant des droits constitutionnels tels que la liberté académique et le droit à la liberté d’expression. Dans une autre déclaration fallacieuse, Bolsonaro a fait valoir qu’il réduirait l’enseignement supérieur pour investir dans l’éducation de base ; cependant, ce domaine a également subi des réductions (2,4 milliards de reais). Finalement, ils ont fait du chantage en proposant que, si la réforme des pensions est approuvée, il serait possible de revoir les réductions dans l’éducation.
La réalité est que les réduction des dépenses annoncées menacent l’existence des universités qui sont aujourd’hui responsables de 95 % de la recherche scientifique du pays, d’innombrables projets de vulgarisation avec des résultats immédiats pour la population et la formation de milliers de professionnels chaque année. À l’Université Fédérale du Pará, la réduction des dépenses a été de 55 millions de reais. À l’Université Fédérale de Rio de Janeiro, elle était encore plus élevée, 41 %, ce qui représente 114 millions. À l’Université Fédérale de Fluminense, l’ajustement de 30 % affectera l’aide au séjour des étudiants, l’énergie, l’eau, l’électricité, les travaux de maintenance, la sécurité et d’innombrables services externalisés, entre autres. Dans tout le pays, les universités risquent de devoir fermer leurs portes au cours du prochain semestre.
Les jeunes réagissent avec des mobilisations massives dans la rue !
Les jeunes ont réagi à cette attaque en se mobilisant et en luttant. Rapidement, dans des centres étudiants et des directions étudiantes des universités, des assemblées ont été convoquées dans tout le pays et une grève générale de l’éducation a été votée pour le 15 mai, une date qui coïncide avec celle précédemment appelée par les travailleurs de l’éducation.
Le 6 mai, Bolsonaro s’est rendu à l’école militaire de Rio de Janeiro, où il a été reçu avec une très forte protestation des étudiants et des ouvriers de l’école Pedro II, qui l’ont forcé à sortir par la porte arrière. Le 8 mai, les actes de protestation se sont été étendus dans tous les pays, rassemblant 15.000 personnes à Niterói pour la défense de l’Université Fédérale Fluminense, 15.000 à Curitiba et 5.000 à Natal, entre autres. Au moment de mettre cet article sous presse, 132 institutions avaient déjà approuvé leur participation à la grève générale par des assemblées massives. Le processus de mobilisation s’ajoute également aux institutions des états qui subissent des attaques similaires de la part de leurs gouverneurs, comme dans le cas de São Paulo et Bahia, et même des universités privées, comme l’Université Catholique de Rio de Janeiro.
La direction de l’UNE a été submergée
La direction majoritaire de l’Union Nationale des Étudiants -UNE- (PCdoB, jeunesse du PT) a tenté de réduire le caractère combatif de la grève du 15 mai. Le site web de l’UNE, par exemple, ne parle pas d’une » grève générale de l’éducation «. Avec la justification de «montrer la production académique», ils cherchent à faire des actes au sein des universités. De plus, ils ne réclament pas la grève générale du 14 juin. Nous appelons ces secteurs à revoir leurs politiques et à s’aligner sur le sentiment radicalisé qui anime la jeunesse de l’ensemble du Brésil.
Caio Sepulveda – Étudiant de l’UFF et de la Jeunesse de Vamos a LutaÂ
Eduardo Protázio – Directeur de la Fédération de l’UFPA et de la Jeunesse de Vamos a Luta