Communiqué du GSIsuite aux attentats du 13 novembre 2015
Paris, le 14 novembre 2015 à 10h20
Dans la nuit du 13 au 14 novembre de multiples attentats ont été perpétrés simultanément à Paris et à Saint-Denis faisant des dizaines de morts et des dizaines de blessés souvent graves. Des centaines de familles sont aujourd’hui plongées dans le malheur.
Nous condamnons ces attentats avec la plus grande fermeté, comme nous condamnons toute violence raciste ou antisémite. Nous les condamnons par principe pour ce qu’ils sont, des actes de division, des actes contre-révolutionnaires, lâches et barbares,
mais aussi parce que nous savons que les réactionnaires de tous poils, à commencer par Daech ou l’État sioniste, instrumentaliseront ces violences pour faire avancer leurs « objectifs ».
Ces attentats se produisent alors que les puissances impérialistes – dont l’impérialisme français – et les puissances régionales qui leur sont liées, comme la Russie, l’Iran, la Turquie ou les monarchies du Golfe cherchent à faire refluer la révolution arabe.
Les uns appuient le régime honni d’Al Assad, les autres misent sur les arriérés de Daech.
Pour notre part, GSI, nous soutenons l’initiative internationale pour rompre le blocus imposé à l’armée syrienne libre (ASL), même si nous n’approuvons pas forcément ses orientations politiques, car c’est la voie de l’extension de la révolution arabe.
Les attentats de Paris et Saint-Denis se produisent alors que l’Union Européenne est en crise ouverte et que des gouvernements qui se prétendent démocratiques reconstruisent aux frontières de leur pays un nouveau rideau de fer contre le réfugiés d’Afrique, du Proche ou du Moyen-orient qui fuient la guerre.
Ces attentats se produisent alors que le gouvernement HollandeValls-Cazeneuve prétend dynamiter le Code du travail, s’en prendre à nouveau aux retraites, criminaliser l’action syndicale et qu’il compte pour cela, au minimum, sur un silence complice de la
part des dirigeants de principales confédérations syndicales. Le contexte n’est pas neutre, alors que les contrôles aux frontières du pays étaient déjà rétablis du fait de la préparation de la « COP21 », alors que la visite du Président iranien était prévue la
semaine prochaine.
Nous, le GSI, n’avons pas un mot à changer à notre déclaration du 10 janvier 2015 ; la suite des événements a montré que nous avons raison.
Nous avions alors dénoncé la mascarade de la manifestation du dimanche 11 janvier qui avait vu défiler à son premier rang les ennemis des libertés démocratiques et surtout de la laïcité. Prenant prétexte des attentats contre Charlie Hebdo et contre
l’hypercacher de la porte de Vincennes, le gouvernement Hollande-Valls-Cazeneuve a mis en œuvre une politique sécuritaire tous azimuts qui renforce le caractère policier de l’État. Ces mesures ont été dénoncées à juste titre par de nombreuses
formations politiques, des organisations syndicales et de défense des libertés démocratiques, alors que le « plan vigipirate » est en vigueur depuis 20 ans.
Aujourd’hui, F. Hollande prolonge le contrôle aux frontières et instaure l’état d’urgence, à l’échelle de tout le pays. Avec cette décision, les rassemblements publics sont interdits, des perquisitions de jour comme de nuit peuvent être menées, sans la
présence d’un juge qui plus est ! Les préfets et le ministre de l’intérieur disposent de pouvoirs étendus qui portent atteinte directement aux libertés démocratiques.
C’est un fait qui n’a eu qu’un précédent, motivé par le putsch des généraux d’Alger liés à l’OAS en 1961.
Quelle est « l’étape » suivante : l’état de siège ? La remise des pouvoirs spéciaux au Président de la République prévus par l’article 16 de la constitution de la V° République d’inspiration bonapartiste ? C’est l’état d’exception permanent !
Nous appelons tous les travailleurs et les jeunes à répondre aux propositions unitaires de mobilisation en faveur de la défense des libertés démocratiques à commencer par la laïcité. Nous appelons tous les travailleurs et les jeunes à répondre aux
propositions unitaires de mobilisation en faveur de la levée de l’état d’urgence.
Les organisations qui se réclament de la défense des libertés démocratiques et de la classe ouvrière, partis, organisations et syndicats, doivent prendre position dans ce sens.
POUR LA DÉFENSE DES LIBERTÉS DÉMOCRATIQUES, POUR L’UNITÉ DE LA CLASSE OUVRIÈRE ET DE LA JEUNESSE : NON À L’ÉTAT D’URGENCE !