Lula et Dilma doivent faire l’objet d’une enquête et être punis !
Déclaration du Courant Socialiste des Travailleurs, section de l’UIT-QI au Brésil dans le PSOL
Le 4 mars 2016
La classe ouvrière et la jeunesse ont abandonné définitivement Lula et le PT. Le plus grand symbole du déclin final de ces vieilles directions s’est vérifié lors de la « manifestation » rachitique, composée d’une poignée de partisans du PT, devant la maison de Lula à São Bernardo, au coeur de la ceinture industrielle de São Paulo, au moment où la Police Fédérale a interpellé l’ex-président, les membres de sa famille et leurs alliés pour prendre leur déposition.
Si Lula aujourd’hui, finalement, fait l’objet d’une enquête pour des crimes de corruption, la classe travailleuse elle l’a déjà condamné pour sa trahison. Ce n’est pas un hasard si le rejet de Lula dans les enquêtes d’opinion bat des records, si sa maison a été l’objet des manifestants en juin 2013, et si sa candidate a obtenu de très mauvais résultats dans les plus grands centres urbains du pays lors de l’élection présidentielle brésilienne de 2014.
Ce qui arrive en ce moment à Lula, Dilma Roussef et au PT est le fruit de la politique de trahison de classe que ce parti et ces directions ont mis en place au cours des 13 années passées. Le PT s’est transformé en un instrument des capitalistes servant à attaquer le peuple, et à gouverner au service des grandes entreprises, des banquiers et de l’agro-business. Lula, Dilma et le PT utilisent donc les mêmes méthodes corrompues qui ont toujours caractérisé les partis capitalistes et la fausse démocratie dans laquelle nous vivons.
Ils transforment le Congrès en un guichet pour faire des affaires, ils monopolisent les positions publiques et utilisent leur influence pour s’enrichir personnellement. En cela, ils ne diffèrent en rien des anciens présidents José Sarney, Fernando Collor et Fernando Henrique Cardoso ou des actuels gouverneurs de droite, comme Gerlado Alckmin (PSDB).
Dans le même temps, les travailleurs subissent une forte détérioration de leur niveau de vie, qui est le résultat de crise économique brutale, plus grave que celle des années 90. Cette dégradation est également le résultat d’une attaque impitoyable de la part du gouvernement Dilma (PT/PMDB), du PSDB et des grands entrepreneurs, qui non seulement remettent en cause les conquêtes historiques des travailleurs, mais en plus détournent des milliards d’argent public, alors que ces milliards devraient aller à la santé, à l’éducation, à l’assainissement basique, etc.
Le plaidoyer de marchandage de Delcidio do Amaral expose les projets mafieux aux moyens desquels Dilma et Lula commandent une vraie organisation criminelle qui est au pouvoir. Nous nous prononçons donc, non seulement pour une enquête sérieuse, mais aussi pour une punition exemplaire de tous les crimes commis depuis le mensalão [système d’achat de voix de parlementaires au Congrès brésilien – ndt], dont la responsabilité fondamentale revient à Lula.
Nous soutenons que la même chose doit être effectuée à l’égard du PSDB d’Aécio Neves et de leurs scandales dans l’état de Minas Gerais, de São Paulo et dans les autres états concernés et pour le PMDB de Renan Calheiros et d’Eduardo Cunha au Congrès National. Ce dernier vient d’être mis en examen dans le cadre de l’opération Lava Jato [enquête menée par la police fédérale pour mettre au jour un schéma de blanchiment d’argent – ndt] et n’a plus les conditions de continuer à la présidence du Congrès.
Nous soutenons la nécessité de fortifier les luttes en cours, pour la défense des salaires, de l’emploi, de la santé et de l’éducation, conjointement avec les autres mobilisations. Il est urgent de renforcer et d’unifier les luttes dans la perspective de la grève générale pour stopper, grâce à la mobilisation ouvrière et populaire, les attaques et les contre-réformes néo-libérales que ces mêmes corrompus essayent d’appliquer contre le peuple. De cette manière, il sera possible de mettre dehors Dilma, Temer, Cunha, Renan et Aécio.
Dans ce processus, il faut forger une alternative de classe de la vraie gauche et du peuple travailleur, contre le PT et le PSDB. Les enseignants et les lycéens de Rio de Janeiro ont montré la voie de cette alternative de gauche pour les militants combatifs du pays lors de leur grève héroïque.
En ce sens, la responsabilité du PSOL, du PSTU, de CSP/Conlutas, de l’Intersyndicale, du PCB, etc. est immense. En aucune manière, ces organisations ne peuvent être confondues avec la sinistre direction de la CUT qui appelle à la défense de Lula et dénonce un coup d’état.
Pour cette raison nous ne soutenons ni le mobilisation du 13 mars aux côtés de la droite, ni celle du 31 aux côtés du PT. Il s’agit de construire une troisième initiative, qui soit une alternative contre l’ajustement budgétaire du gouvernement Dilma et du PSDB et imposer le « Qu’ils s’en aillent tous » et la punition de tous ceux qui sont impliqués dans des cas de corruption.
De cette manière, il sera possible de former un gouvernement de la gauche, des travailleurs et du peuple pour appliquer un plan économique alternatif qui garantisse la fin des licenciements, l’augmentation de salaires, la réduction de la journée de travail et un plan de travaux publics dans l’éducation et dans la santé financée grâce à la suspension du paiement de la dette externe et interne. Une autre exigence centrale est le fait que l’entreprise Petrobrás soit 100 % publique sous contrôle des travailleurs.