Par: Miguel Sorans, membre de Gauche Socialiste de l’Argentine et de l’UIT-QI
100 années se sont écoulés depuis la Révolution d’Octobre et mais aucun triomphe similaire ne s’est répété. Quelle est la cause? Est-ce que qu’il n’y a pas des luttes par le pouvoir ouvrier et populaire? C’est-il utopique lutter pour des gouvernements des travailleurs et le socialisme? Le problème n’est pas le manque de révolutions ni des luttes mais la subsistance des appareils réformistes et de la non-résolution encore de la crise de direction révolutionnaire.
C’est vraiment le débat crucial dans la gauche mondiale et au-delà. Et voilà qu’il s’est aiguisé depuis les 90, après la chute du Mur de Berlin et la dissolution de l’ex-URSS. Justement l’impérialisme et ses porte-parole ont utilisé la chute du faux socialisme de l’appareil stalinien pour parler de la»fin du socialisme» et le triomphe du capitalisme. La confusion créée dans la conscience de millions de personnes a favorisé le discours des directions de gauche réformiste mondiale pour impulser uniquement les luttes par des revendications « possibles et réalistes» contre tous ceux que nous continuons à croire qu’il n’y aura pas de progrès et de changements de fond pour les travailleurs et les secteurs populaires sans des triomphes de nouvelles révolutions socialistes comme ce qui s’est passé il y a 100 ans en Russie, sans réussir à créer des gouvernements des travailleurs.
Le socialisme : utopie ou impératif historique?
Aussi bien les politiques des employeurs et la gauche réformiste traditionnelle comme les néo-réformistes engagés dans des courants chavistes, «nationales et populaires» ou les variantes européennes de la «nouvelle gauche» comme Podemos, accusent aux révolutionnaires « d’utopiques », de défendre des «choses antiques» ou « d’ultra-sectaires ». Et que l’heure est venue du «renouvellement» des programmes et de la gauche et ses politiques. De là le message du «possible» et de changer ou d’actualiser les consignes.
L’expérience a démontré que tous les projets «rénovateurs» et «réalistes» du marxisme et de la gauche ont terminé en échec cuisant pour les travailleurs, la jeunesse, les femmes et les masses appauvries. Seulement, il faut voir ce qui s’est passé avec le «Socialisme du XXIe siècle» du chavisme, le modèle social de Lula-Dilma-PT au Brésil ou celui-là de Syriza en Grèce. En promettant le «possible» et «le réaliste» ils ont terminé tous en faisant un pacte avec les multinationales, en payant des dettes frauduleuses et en affamant ses peuples avec ajustements économiques et des diminutions d’aides sociales.
L’unique sortie «réaliste» pour obtenir un réel changement dans la vie des masses consiste en ce qu’une révolution socialiste triomphe et qui accède au pouvoir un gouvernement des travailleurs avec une démocratie ouvrière et populaire. Nous ne pensons pas que ce soit facile mais c’est l’unique changement de fond comme l’expérience historique a démontré. Seulement des mesures socialistes, l’expropriation de la bourgeoisie et des multinationales et la planification de la propriété étatique de l’économie depuis un nouvel État gouverné par les travailleurs, pourront apporter des conquêtes sociales qualitatives. Même des planifications socialistes bureaucratiques et nationales ont été meilleurs que le capitalisme comme démontre, par exemple, les expériences des premières années des révolutions de Cuba ou de la Chine.
Il y a eu des révolutions triomphantes mais aucune nouvelle révolution d'»Octobre» ne s’est pas répétée
Depuis 100 ans on a démontré qu’il n’y a pas de possibilité de changement de fond par la voie réformiste. Seulement les révolutions sociales ont provoqué des changements. Pendant le XXe siècle et les années qui se sont écoulés au XXIe siècle y a eu des grandes révolutions, plusieurs d’entre elles triomphantes, qu’ont abattues des dictatures génocides ou qu’ont libéré des peuples de sa situation coloniale. Mais aucune de ces révolutions n’est arrivée à être une nouvelle révolution socialiste comme celle-là de 1917. L’expérience de la révolution russe est devenue une exception.
La révolution russe a deux caractéristiques principales : 1) qu’il y a eu des organisations révolutionnaires de pouvoir ouvrier et de masses comme les soviets et 2) la plus importante : l’existence d’un parti révolutionnaire, comme le parti bolchevique de Lénine, avec un telle influence qui a pu diriger la mobilisation de masses pour prendre le pouvoir et d’initier les changements socialistes avec démocratie pour les ouvriers et les paysans. Sans ces deux conditions et, spécialement, sans un parti révolutionnaire capable de diriger les masses, il n’y aura pas de nouvelle révolution d’octobre. Et, lamentablement, c’est ce qu’il s’est passé.
Il y a eu des révolutions pendant ces dernières 100 années. Il y a eu beaucoup de révolutions, triomphantes et écrasées. Mais aucune n’a pas été dirigée par un parti comme celui de Lénine et Trotsky. Toutes ont été dirigées par des partis et des directions réformistes, bureaucratiques et traîtresses. Même il y a eu deux grandes révolutions qui ont triomphé comme celles de la Chine (1949) et de Cuba (1959) qui ont exproprié à la bourgeoisie et qui ont rompu avec l’impérialisme, mais des organisations ouvrières n’ont pas eu le rôle principal et des directions bureaucratiques ont pris la tête comme celle du PC chinois ou du castrisme ce qu’il a mené au surgissementrf des «états ouvriers» bureaucratiques qui ont congelé la révolution et qui ont fini par faire un pacte avec l’impérialisme en culminant avec la restauration du capitalisme.
La clé pour qu’il ne se répétât pas un nouveau «octobre» n’a pas été le manque d’héroïsme et de capacité d’action des masses mais le manque d’une direction révolutionnaire.
Le triomphe du stalinisme a été une catastrophe pour le mouvement ouvrier
Dans tous les processus révolutionnaires mentionnés et dans tant d’autres révolutions qu’il y a eu pendant ces derniers100 années, il a manqué une alternative révolutionnaire de l’importance et des caractéristiques de celle qui a été le parti bolchevique de Lénine en 1917.
Trotsky disait que la «crise de l’humanité est la crise de la direction révolutionnaire». La fondation de la IVe International en 1938, par Trotsky, avait comme objectif de préserver le marxisme révolutionnaire, son programme et par cette voie reconstruire les partis révolutionnaires qui devraient ‘confronter aux appareils contre-révolutionnaires sociaux-démocrates et staliniens.
Pourquoi n’a pas réussi à remédier encore cette crise de direction ? Pourquoi n’ont pas surgi de forts partis révolutionnaires avec influence de masses dans le style du parti bolchevique ? La cause centrale de tout cela a une explication centrale que nous ne pouvons pas nous lasser de la répéter : le stalinisme a triomphé par sur les révolutionnaires dès la moitié de la décennie du XX siècle et tout cela a signifié une catastrophe pour le mouvement ouvrier mondial.
Ce triomphe de Staline, qui a continué après la Deuxième Guerre mondiale, a provoqué un recul immense dans la conscience de millions de personnes que, de diverses formes, a arrivé à nos jours. Moreno l’a qualifié de «syphilis du mouvement ouvrier». Le stalinisme a dénaturé tout le marxisme et l’enseignement de la révolution d’octobre. Il a changé et il a dénaturé jusqu’aux mots. Le mot la révolution est devenue «une révolution par des étapes» c’est-à-dire une conciliation et des pactes des secteurs bourgeois «progressistes». Le parti est devenu un «parti unique» bureaucratique qui pourrait expulser à tous ceux qui s’opposaient à la «discipline communiste». Un socialisme est devenu une société contrôlée dictatorialement par une caste bureaucratique pleine de privilèges par sur la majorité de ses peuples.
Le drame s’est agrandi quand, après la Deuxième Guerre Mondiale, le stalinisme s’est renforcé et il est devenu un mouvement des masses dans le monde entier. Des millions de personnes ont fait confiance à Staline. L’échec du nazisme et l’entrée de l’Armée Rouge en 1945 à Berlin ont fait que des millions de travailleurs attribuaient cela aux vertus «socialistes» de Staline et du Parti Communiste de l’URSS.
Trotsky considérait que la chute du nazisme aux mains des travailleurs et du peuple soviétique terminerait avec la bureaucratie stalinienne. Il faisait le parallèle ce qu’il est arrivé avec la social-démocratie après de la Première Guerre Mondiale. Or, les événements ont pris une autre voie. Staline et la bureaucratie de l’URSS ont capitalisé l’immense triomphe qui a signifié la défaite de Hitler. Les partis communistes sont devenues partis de masses, spécialement en Europe. Et par là, ils ont livré la révolution en France, en Italie, en Grèce et ils ont fait des accords pour la reconstruction du capitalisme impérialiste dans l’après-guerre.
Cette confiance dans les appareils staliniens a signifié un recul extraordinaire dans la conscience des masses. Des millions ont cru que Staline était un révolutionnaire, quand en réalité il était un traître, un bourreau de la révolution. Des millions de travailleurs ont descendu dans les rues de Paris ou de Rome avec affiches de Staline. Les travailleurs français ont suivi la consigne du PC français de «produire d’abord» pour freiner le grand mouvement de grèves et pour liquider la mobilisation révolutionnaire du mouvement ouvrier français, qui était armé et qu’il aurait pu prendre le pouvoir, aussi bien que l’italien. Le PC italien est arrivé à avoir neuf millions de militants, en étant le plus grand parti communiste hors de l’URSS et la Chine. Des millions d’ouvriers communistes italiens avaient confiance dans la ligne politique de partager le pouvoir avec la démocratie chrétienne et reconstruire l’Italie bourgeoise. Le stalinisme ou le communisme de Moscou s’est transformé en mouvement de masses. Une grande partie des intellectuels et les artistes progressistes sont devenues sympathisantes de Staline et des PC. Même Diego Rivera et Frida Khalo, qui avaient témoigné de la sympathie avec le trotskisme, sont devenus staliniens.
Une autre grande réussite de Staline et ses appareils c’est qu’ils ont effacé Trotsky de l’histoire des premières années de l’URSS, ils l’ont transformé en «contre-révolutionnaire» et l’ont assassiné en 1940. Des millions de militants communistes se sont formés dans la conviction de ce que les trotskistes étaient divisionnistes et des agents de l’ennemi.
Après la mort de Staline en 1953, la «déstalinisation» initiée depuis 1956 par Nikita Kruschev a été simplement ravalement de façade devant la crise qui avait déjà l’appareil stalinien et la figure de Staline, après le soulèvement ouvrier de 1953 à Berlin. Mais les politiques de la «coexistence pacifique» avec l’impérialisme, la révolution par des étapes et la distorsion du marxisme ont continué.
La pression et la confusion du stalinisme ont été tellement fortes qu’ont arrivé a provoquer la capitulation des secteurs du trotskisme. La Quatrième Internationale était très faible, avec quelques milliers de militants dans des différents pays. Sa direction, dirigée par le «pablisme», le nom de la courant dirigé par Michel Pablo et Ernest Mandel, entre les autres, a analysé au début des années cinquante que la troisième guerre mondiale était imminente et que les partis communistes, obligés à défendre l’URSS, deviendraient révolutionnaires, Et ils ont décidé que les trotskistes fassent entrisme dans ceux-ci. Cela a duré vingt ans. Cette capitulation au stalinisme a provoqué que pendant beaucoup d’années le trotskisme disparaissait de l’Europe. L’année en 1968, avec le Mai Français, les mandelistes ont rompu avec le PC et ont fondé la Ligue Révolutionnaire Communiste (LCR). Ce secteur mandelista, opportuniste et révisionniste, a cédé sous les grandes pressions des partis communistes puissants et des mouvements nationalistes bourgeois. Par cela le trotskisme a perdu la grande opportunité de la révolution bolivienne de 1952, qui a pu être un nouvel octobre et il aurait signifié un changement qualitatif pour la reconstruction de la Quatrième Internationale et spécialement dans un continent de révolutions comme l’Amérique latine (voir encadré). Le révisionnisme dans nos files a été un facteur très destructif.
L’impact des révolutions chinoises et cubaines et el facteur de la guérilla ont isolé encore plus les révolutionnaires
Avec ses leaders Mao et Fidel Castro, les triomphes des révolutions de la Chine et de la Cuba ont impacté sur les masses et ont fait que des milliers d’activistes d’avant-garde dans le monde sont devenues maoïstes, des castristes et guerrilleristes. Ces mouvements ont canalisé pendant les années 60-70 la crise de perte de prestige de l’appareil de Moscou. La direction de Mao en Chine, bien qu’ils fussent des staliniens déclarés, a rompu avec Moscou au début des années soixante. Elle apparaissait comme celle qui voulait pousser la révolution internationale par moyen de la «guerre populaire prolongée». Avec le temps il est resté plus clair que la direction maoïste, pour être stalinien, il conseillait aussi l’unité avec des «bourgeois nationaux» comme, par exemple, le péronisme en Argentine. Et voilà qu’il trahissait la révolution de l’Indonésie, en 1965, par son pacte le bourgeois Sukarno. En Amérique latine l’impact de la Cuba a été absolu. Les commandants des guérilleros n’étaient pas les «secrétaires généraux» de l’appareil du Kremlin, mais les gens qui jouaient la vie par une révolution. De cette forme on peut dire que la guérilla maoïste et cubaine ils ont amorti ou ont canalisé la crise de la bureaucratie soviétique et de ses partis communistes des satellites. Le trotskisme a recommencé à rester isolé.
Le maoïsme et le castrisme, dans une première étape, ont opposé la métho guérilleriste au développement de la mobilisation ouvrière et populaire et à la formation des partis avec un programme révolutionnaire. Sauf Che Guevara, la direction cubaine a rapidement capitulé à la bureaucratie de Moscou et elle s’est mis à accompagner ses politiques de «coexistence pacifique» de l’impérialisme. Fidel Castro a cessé de soutenir des révolutions et a fait un pacte avec les gouvernements bourgeois régionaux. Mais il le faisait depuis son autorité de «commandant» d’une révolution. En stimulant la confusion dans des milliers et des milliers d’activistes. Ainsi pendant la révolution nicaraguayenne de 1979, il a conseillé aux sandinistes que «ils ne fassent pas une nouvelle Cuba». Un grande trahison que les trotskistes morenistes dénonçons mais ce n’a pas été une telle vue par des milliers et les milliers de lutteurs qui ont aveuglement continué d’avoir confiance en Fidel.
Nahuel Moreno marquait cette relation entre un retard de la conscience des masses et de l’existence les appareils contre-révolutionnaires: «Presque toutes révolutions surgissent quand ses nécessités profondes objectives se transforment pour le mouvement de masses en situation intolérable. Mais dans une relation à cette situation objective qu’il porte à la révolution, son niveau de conscience et celui-là de ses directions il continue d’être en retard. Malgré ce retard, les révolutions se produisent. […] Le bas niveau de conscience qui a ce mouvement ouvrier encore) durant la révolution, permet aux appareils contre-révolutionnaires et aux courants petit bourgeoises (des réformistes par son programme et conception) s’embrancher avec lui et le diriger durant une étape» (la Thèse XV, l’Actualisation du Programme de Transition). Dans ce cadre, malgré les grandes révolutions du XXe siècle, la crise des appareils n’a pas terminé éclater et la crise de direction révolutionnaire n’a pas pu être surpassée.
Les causes d’une crise qui se prolonge après la chute du Mur de Berlin
Finalement en 1989 se sont accomplis les pronostics de Trotsky, suivis après la Deuxième Guerre par Nahuel Moreno, dont l’appareil contre-révolutionnaire dirigé par Moscou allait éclater dans une crise terrible et dont pourrait s’allonger avec la mobilisation. La chute du Mur de Berlin a symbolisé la chute du régime dictatorial communiste de l’Allemagne de l’Est, le fruit d’une mobilisation révolutionnaire. Tout de suite ils ont suivi l’insurrection roumaine contre Ceasescau et finalement la dissolution de l’ex-URSS, en 1991, au milieu de grandes mobilisations. La destruction de l’appareil stalinien par la mobilisation a été un énorme triomphe des masses. Mais c’était un triomphe avec beaucoup de contradictions que la crise de direction révolutionnaire a n’a pas permis de surpasser encore. La première d’elles consiste en ce que, sans une direction révolutionnaire, ces mobilisations n’ont pas pu briser le processus de restauration capitaliste en cours. Revenir au capitalisme a signifié contre-révolution sociale. Soixante-dix ans de répression ont fait que l’on ne pouvait pas développer la formation dans ces pays d’un parti révolutionnaire trotskiste qui pouvait prendre la direction du processus. Il y a eu un vide politique énorme qui a été rapidement occupé par des forces restauracionistes bourgeoises comme l’Yeltsin et tout de suite Poutine.
Une période de grandes confusions a été ouverte dans la conscience des masses dans le monde. Il a pénétré la campagne impérialiste dont il y avait «échoué le socialisme» et qui s’était déjà terminé la lutte par cette «utopie».
La chute de l’appareil stalinien ne pouvait pas automatiquement donner une nouvelle direction révolutionnaire. Au XXIe siècle il faut constater qu’existe une prolongation inespérée de la crise de direction révolutionnaire. Les pronostics de notre courant ne se sont pas réalisés dont le triomphe d’une révolution politique dans l’ex-URSS et la chute révolutionnaire de l’appareil contre-révolutionnaire stalinien pourrait donner un pas au surgissement de courants ou centristes révolutionnaires de gauche révolutionnaire qui pourraient nourrir la construction de nouveaux partis révolutionnaires. Pour l’instant, ces courants de gauche révolutionnaire n’ont pas apparu. C’est un fait.
Mais l’aspect positif de la chute de l’appareil stalinien a été l’ouverture d’un processus de révolution politique mondiale. Un processus de révolte des bases contre ses dirigeants politiques ou syndicaux. C’est un phénomène mondial actuel. Et voilà qu’il elle se rend dans presque tous pays de diverses formes. Se manifeste une incrédulité généralisé chez les vieux partis traditionnels bourgeois, les bipartismes ont été brisé, on crée des situations d’instabilité politique, le vote de punition, l’abstention croît et, dans le plus positif, les grèves et les mobilisations populaires augmentent contre les gouvernements qu’ils appliquent aux ajustements et les découpages sociaux. Ce processus consiste en ce qu’il alimente la bataille pour réussir à surpasser la crise de direction révolutionnaire.
Dans ce processus de changements on a tourné recycler des courants neo-réformistes qui ont réussi à canaliser ponctuellement ces ruptures. Ils se ont été proposés, en fait, comme les continuateurs avec «des critiques», de l’appareil soviétique mais avec formes adaptées comme le «Socialisme du XXIe siècle» ou la «Révolution bolivarienne». Chávez citait toujours le Lénine et parfois, même à Trotsky. Ainsi il a surgi le chavisme, étroitement liés à la direction cubaine, avec Evo Morales en Bolivie, Lula et le PT au Brésil, ou des variantes similaires en Europe comme Syriza ou Podemos. C’est un neoreformisme ou neoestalinisme qui soutiennent les mêmes conceptions contre-révolutionnaires, de conciliation et de pacte les bourgeoisies, la révolution par des étapes, ses antiouvrières politiques qui ont commencé à entrer en crise. Mais il recommence à créer de nouvelles confusions en salissant le socialisme. Des milliers et des milliers commencent à se demander si ce ne sont pas «autres échecs du socialisme».
Ces nouveaux appareils neoreformistes dans le gouvernement sont entrés dans sa crise finale : avec de plus grandes ou moindres confusions, les masses et son l’avant-garde feront son expérience. C’est une partie du processus général de révolution politique, de révolte a partir d’en bas.
La lutte pour construire de nouveaux partis révolutionnaires est le défi du XXIe siècle
Nous continuons à croire à la nécessité des nouveaux octobres et par conséquent, en croyant en tâche stratégique de construire des partis révolutionnaires, sous le modèle des bolcheviques, et depuis une perspective un internationaliste. La même vision que Lénine et Trotsky nous ont léguée. Dans ce sens nous luttons dans le chemin de reconstruire la Quatrième Internationale, en cherchant l’unité avec d’autres forces révolutionnaires. Ce n’est pas un impératif moral. Ne sommes pas une église. Nous continuons de croire qu’il n’y a pas d’autre alternative pour les masses exploitées. Plus tôt ou plus tard. Mais la lutte est la même.
Par cela nous continuons de combattre à tous ceux qui cèdent à la confusion dans la conscience et sous les pressions des modes du «possible». Ou du style du subcommandant Marcos de mettre tout en doute et de «marcher en demandant». Ou de se tâter dans construire des partis ou d’amples mouvements «anticapitalistes», par Internet, avec programme lavés et sans des mots comme «une expropriation», «estatisation», «partis bourgeois», «centralisme démocratique» ou «gouvernement de travailleurs». Pour les remplacer par une «économie mixte», une «caste politique», «construire un pouvoir populaire a partir d’en bas» ou «des gouvernements populaires en discussion».
Par cela nous combattons les nouvelles variantes réformistes comme le faux «Socialisme du XXIe siècle» ou les nouveaux mensonges de variantes de la «nouvelle gauche» comme Syriza ou Podemos.
La tâche continue en poursuivre en lutter pour surpasser la crise de direction révolutionnaire en chaque pays et en monde. Cela passe pour construire des partis révolutionnaires sur la base d’un programme de lutte par le pouvoir des travailleurs et par le triomphe d’une nouvelle révolution d’octobre.
La crise des appareils politiques réformistes et bureaucratiques continue. La révolte des bases contre les gouvernements et ses dirigeants politiques augmente. Cela ouvrira des nouvelles opportunités de continuer de se battre la direction. Il faut être attentifs aux nouveaux phénomènes politiques et syndicaux qui peuvent surgir à gauche, pour que les révolutionnaires interviennent, sans sectarisme et avec toute audace, pour construire les partis révolutionnaires.
La Révolution de Bolivie de 1952 aurait pu devenir un nouvel Octobre
En 1952, la Bolivie a perdu une grande occasion de répéter un deuxième octobre, ce qui aurait pu changé l’histoire du mouvement ouvrier et de la gauche mondiale. Dans la mesure où le trotskysme et la Quatrième Internationale auraient pu devenir un mouvement de masse et une alternative révolutionnaire au stalinisme. La crise de direction révolutionnaire mondial aurait pu être surmontée. La responsabilité de ce échec doit être attribuée au rôle nuisible et capitulard de la direction de la Quatrième Internationale dirigée par Michel Pablo et Ernest Mandel. Le POR (Parti Ouvrier Révolutionnaire bolivien), section de l’Internationale, dirigé par Michel Pablo, a commis l’une des plus grandes trahisons contre une révolution ouvrière.En avril 1952, une insurrection ouvrière éclate et finit par détruire l’armée bourgeoise. Le rôle plus important était tenu par les mineurs et la classe ouvrière bolivienne formée dans le trotskysme. Déjàen novembre 1946, la Fédération des travailleurs des mines votait pour les fameuses thèses de Pulacayo qui proclamaient la lutte pour le socialisme et un gouvernement ouvrier.En avril 1952, les mineurs arrivent à La Paz armés de dynamite, attaquent l’arsenal central puis la base aérienne, obtiennent des armes et résistent aux bombardements de la ville par l’armée. Un secteur policier s’est replié sur l’insurrection. En trois jours, l’armée s’était effondrée sous le pouvoir des milices armées, ouvriers et paysans qui dominaient La Paz, Oruro et le pays.Les travailleurs avaient les armes, des syndicats forts, fondèrent la COB (Confédération centrale destravailleurs boliviens) et décidèrent l’approvisionnement alimentaire et du transport. Le principal dirigeant de la COB était Juan Lechín, qui partageait la direction avec le POR (Parti Ouvrier Révolutionnaire). Toutes les conditions étaient réunies pour que la COB puisse formellement prendre le pouvoir. Mais son dirigeant convoqua Victor Paz Estensoro, du MNR (Mouvement Nationaliste Révolutionnaire), qui revint de l’exil le 14 avril, à qui offre la présidence. Le courant deMoreno avait proposé que le slogan soit «Tout pouvoir à la COB!»La Bolivie est considérée comme l’une des révolutions les plus parfaites depuis la révolution russe. L’armée bourgeoise est détruite, les milices ouvrières et paysannes sont formées comme la seule véritable pouvoir dans le pays, et la centrale ouvrière bolivienne est organisée pour centraliser le mouvement ouvrier et les milices. La bureaucratie qui dirigeait la COB a remis le pouvoir – qui étaitentre ses mains – au parti nationaliste bourgeois, le MNR (Mouvement Nationaliste Révolutionnaire). Le trotskysme bolivien était un pouvoir important, avait une grande influence dans les masses et le mouvement ouvrier, avait participé en tant que codirection à l’insurrection populaire et ouvrière qui avait détruit l’armée. Le Secrétariat international (SI) de la Quatrième, Internationale dirigé par Michel Pablo, a donné la ligne traîtresse de soutien critique au gouvernement bourgeois. Le principe révisionniste était toujours le même: le MRN, poussé par le mouvement de masse, devait être contraint de faire une révolution socialiste. La conquête de tout pouvoir par la COB et une révolution socialiste en Bolivie aurait déclenché unerévolution latino-américaine. Tout se passait avant que le triomphe de la révolution cubaine. Elle aurait donné un caractère ouvrier à la révolution continentale et aurait été menée par le trotskysme bolivien. C’est-à-dire, un nouvel octobre.
La crise du trotskysme bolivien, la crise du mouvement trotskyste, la force subséquente du stalinisme en Bolivie et tous les mouvements nationalistes petits-bourgeois en Amérique latine, découlent de cette politique criminelle de collaboration de classes que le révisionnisme de Pablo-Mandel a forcé à pratiquer en Bolivie.
La Quatrième Internationale
La Quatrième Internationale a été fondée en 1938 dans des conditions très difficiles, au milieu de grandes défaites et de l’avancée des nazis sur l’Europe. Les groupes qui suivaient Trotsky étaient très petits et persécutés dans le monde entier. Surtout dans l’URSS. Staline a finalement fait assassiner Trotsky au Mexique en 1940, affaiblissant encore la construction de la nouvelle internationale.Le trotskysme, extrêmement affaibli sans la direction de Trotsky et avec des dirigeants très jeunes etinexpérimentés, a commencé à se réorganiser à partir de positions marginales. Cependant, dans des endroits comme la Bolivie, le trotskysme s’est développé et a eu une forte présence dans le mouvement ouvrier. Mais dans la direction de la Quatrième Internationale, un secteur révisionniste a gagné du poids, abandonnant en fait le programme et la raison d’être du trotskysme, et cédant aux grandes pressions des puissants partis communistes et des mouvements nationalistes bourgeois. C’est pourquoi le trotskysme a manqué la grande opportunité de la révolution bolivienne. Le révisionnisme a fait beaucoup de dégâts en tombant dans des positions opportunistes aux directions staliniennes et nationalistes bourgeoises ont progressivement abandonné la construction de partis révolutionnaires dans le style léniniste. D’autres secteurs du trotskysme ont adopté des positions sectaires. C’est pourquoi la Quatrième Internationale, depuis les années 50 et 60, s’est divisée en différentes ailes avec un mélange d’opportunisme et de sectarisme. Et elle est restée marginale. Le secteur dirigé par Nahuel Moreno a été l’un des rares à s’opposer au courant révisionniste depuis sa création. Moreno a encouragé la construction de partis trotskystes dans le mouvement ouvrier, luttant à la fois contre le révisionnisme et le sectarisme. En Argentine, le trotskysme a beaucoup grandi, d’abord avec le PST dans les années 1970, puis avec le MAS dans les années 1980, il est devenu l’un des plus grands partis trotskystes du monde qui remplissaient les stades de football. Après la mort de Moreno, il y a eu des réponses politiques erronées qui ont ouvert la voie à une crise qui a frustré ce développement. Aujourd’hui, la Gauche Socialiste argentine (UIT-QI), qui reprend cette expérience, est un pilier du Front de Gauche (FIT) qui regroupe trois partis trotskystes, qui gagne du poids dans le mouvement syndical et atteint un million de voix, obtenant plusieurs parlementaires. Ainsi, la FIT est l’un des pôles trotskystes les plus forts du monde. L’UIT-QI, unifiée en 2014 avec des organisations d’Europe et du Mexique, cherche à poursuivre la lutte de Moreno contre la corruption. Nous sommes partisans de l’internationalisme, mais nous ne prétendons pas être la Quatrième Internationale. Nous croyons en un processus de refondation de la Quatrième. Ouvert à l’unité révolutionnaire avec d’autres secteurs trotskystes ou non-trotskystes. Nous continuons à croire à l’hypothèse selon laquelle la crise des anciens appareils libérera les forces, les tendances ou courants révolutionnaires de la gauche, ou de la gauche centriste, avec lesquels nous pouvons agir ensemble et chercher à converger dans un front révolutionnaire unique pour avancer dans la tâche de construire des partis révolutionnaires.