Au Soudan, il y a eu une répression brutale de la part des dirigeants militaires sur un camp populaire exigeant la fin de la junte militaire et des élections libres. Les allégations font état d’un minimum de 13 morts parmi les manifestants. Le Comité Central des Médecins, un syndicat d’opposition, a annoncé qu’il pourrait augmenter le nombre de martyrs du massacre devant le commandement général (de l’Armée) perpétré par la junte militaire.
Au Soudan, il existe un processus révolutionnaire depuis des mois, qui a commencé en décembre 2018 par une révolte contre l’augmentation du prix du pain, mais qui a continué à réclamer la fin de la dictature d’Omar el-Bachir, au pouvoir depuis 30 ans. Enfin, les mobilisations ont pris fin avec la démission d’Omar el-Bachir. Mais une junte militaire a pris le pouvoir qui cherche à détourner et à vaincre la révolution. Les militaires essayent de rester au pouvoir pendant encore deux ou trois ans dans une «transition». Mais les manifestations n’ont pas cessé d’exiger le retrait des militaires et que le peuple puisse décider librement de son destin. La semaine dernière, il y a eu une grève générale.
Face à la répression brutale, l’opposition soudanaise, l’Alliance ou Forces pour la Liberté et le Changement, appelle à la «désobéissance civile» et à une grève jusqu’à la chute du régime militaire. Cette alliance rassemble plusieurs partis bourgeois d’opposition, des syndicats et d’autres mouvements. Un changement est en train de se produire puisque jusqu’à présent, car ils ont essayé de négocier avec la junte militaire les postes de pouvoir du futur gouvernement plutôt que d’assurer la continuité à la mobilisation populaire. La grève générale de la semaine dernière a été un autre tournant qui a conduit à une confrontation plus généralisée contre la junte militaire qui a rompu les négociations et lancé cette sanglante répression.
De la part de l’UIT-QI, sans donner confiance politique à l’alliance de l’opposition, nous appelons à soutenir l’appel à une grève générale contre la junte militaire au Soudan. Nous appelons à une plus grande solidarité internationale avec la mobilisation et la grève générale des travailleurs et du peuple soudanais.
À bas la junte militaire soudanaise !
Vive la grève générale jusqu’à sa chute !
Unité internationale des travailleurs – Quatrième Internationale (UIT-QI)
3 juin 2019
Déclaration des Forces pour la liberté et le changement.
Cessation des négociations avec la junte militaire et convocation à la désobéissance civile.
Les Forces pour la liberté et le changement, avec un esprit uni et unifié plus que jamais, appellent à suivre les événements liés au crime du massacre du sit-in [devant le Commandement Général Militaire à Khartoum]. En ce sens, nous déclarons que, selon les données préliminaires, nous avons perdu au moins 13 martyrs aux balles du Conseil d’État traître, et des centaines de blessés. Nous affirmons ce qui suit :
Premièrement, la junte militaire assume l’entière responsabilité de ce crime et nous confirmons qu’elle avait l’intention de le commettre à Khartoum et dans d’autres villes, y compris la ville d’En-Nahud, où plusieurs forces d’ Appui Rapide, l’armée, la police, les brigades et milices ont dispersé le sit-in pacifique. Et nous avons confirmé que la zone de commandement [Général militaire] ne contient que les corps de nos martyrs, que nous n’avons pas encore pu évacuer.
Deuxièmement, nous déclarons la cessation de tout contact politique avec la junte militaire et la fin des négociations. Nous déclarons que la junte n’est plus qualifiée pour négocier avec le peuple soudanais et que ses dirigeants et membres ont une responsabilité pénale pour le sang versé depuis le 11 avril 2019. Nous nous efforcerons de les traduire devant un tribunal équitable et impartial dans l’inévitable Soudan de la Révolution.
Troisièmement, au sein des Forces pour la liberté et le changement, nous annonçons une grève politique et une désobéissance civile totale et ouverte à partir d’aujourd’hui, 3 juin 2019, jusqu’au renversement du régime.
Quatrièmement, les Forces de la Liberté et du Changement appellent ceux qui font preuve d’intégrité au sein des forces armées et de la police à s’acquitter de leur devoir de protéger le peuple soudanais des milices de la junte militaire et de ses bandes fantômes et à se ranger du côté de la décision du peuple de renverser le régime et d’établir une autorité civile transitoire complète.
Cinquièmement, nous appelons la communauté régionale et internationale à ne pas reconnaître le coup d’État et à s’allier aux alternatives de la révolution du peuple soudanais.
Les Forces pour la liberté et le changement.
Le 3 juin 2019
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