Alors que l’épidémie de Covid-19 se poursuit sans relâche dans le monde, la crise des plans de vaccination éclate.
Le rôle néfaste des multinationales de l’industrie pharmaceutique mondiale apparaît clairement. Une fois de plus, le rôle criminel du système capitaliste-impérialiste devient évident. Les gouvernements impérialistes eux-mêmes, comme l’Allemagne, la France ou l’Italie, dénoncent l’échec des multinationales comme Pfizer, Moderna ou AstraZeneca à fournir des vaccins. Les gouvernements capitalistes eux-mêmes approuvent le secret des contrats. On ignore combien ils paieront pour les vaccins et comment les prix sont fixés. Les multinationales, avec le géant Pfizer en tête, introduisent des clauses qui les exonèrent de toute responsabilité pour les effets négatifs, les mettant à l’abri des systèmes judiciaires nationaux. Alors que des millions de personnes continuent d’être infectées et de mourir à cause du Covid 19, les vaccins sont devenus une activité commerciale importante pour les multinationales pharmaceutiques.
Depuis l’UIT-QI, nous nous joignons à tous ceux qui luttent et exigent l’abolition des brevets pharmaceutiques, des vaccins gratuits pour tous et un plan mondial de production d’urgence de vaccins, avec une liberté de production dans chaque pays.
Pour approfondir les raisons de cette crise de la vaccination, nous reproduisons quelques extraits d’un article (El Socialista N° 490. 26/1/2021) du Dr Reynaldo Saccone, ancien président du Cicop (organisation syndicale des professionnels de la santé de la province de Buenos Aires, Argentine) et dirigeant de Izquierda Socialista, section de l’UIT-QI d’Argentine.
«Le retard dans la production de vaccins est un problème mondial dans lequel toutes les multinationales pharmaceutiques sont impliquées. À ce jour, seules 64 millions de personnes ont été vaccinées dans le monde : 20 millions aux États-Unis, 15 millions en Chine, 7 millions au Royaume-Uni et 1,5 million chacun en Allemagne, en Espagne, en Italie et en France. Au Brésil 600 000 et en Argentine 292 000. (…) 75% des pays n’ont pas encore commencé la vaccination de masse.
Pourquoi ce retard ? Le Dr Germán Velásquez, ancien directeur du programme d’accès aux médicaments de l’Organisation mondiale de la santé, souligne que les multinationales pharmaceutiques ne veulent pas prendre de risques et ne poursuivent pas la production tant qu’elles n’ont pas vendu les lots : «Si vous ne me les achetez pas, je ne continuerai pas». Cette situation signifie que ce sont les pays impérialistes disposant des ressources les plus importantes qui ont conservé la grande majorité des vaccins. Selon Amnesty International, ces pays, qui représentent 13% de la population mondiale, conservent 52% des vaccins existants.
D’autre part, l’existence des brevets empêche tout pays ou toute entreprise de les produire. M. Velasquez souligne que l’industrie a développé des vaccins grâce à d’importantes subventions publiques mais que, par le biais de brevets, les multinationales ont repris ce qui est à l’origine le patrimoine de l’humanité. «Les brevets détruisent la campagne de vaccination et le système des brevets doit être modifié», conclut-il. Non contents d’utiliser les subventions de l’État pour la production, les monopoles exigent également que les gouvernements leur accordent l’immunité contre les réclamations légales pour les effets de débordement. Pour cela, ils obtiennent des lois qui leur sont favorables, comme c’est le cas dans notre pays (Argentine), où les députés péronistes et ceux de Juntos por el Cambio ont voté une loi avec la seule opposition du FIT Unidad.
Nous avons mentionné l’initiative de quatre-vingt-dix-neuf pays, menés par l’Inde et l’Afrique du Sud, qui proposent la suspension des brevets pendant la durée de la pandémie. Cette semaine, le recteur de l’Université fédérale de Sao Paulo, au Brésil, s’est exprimé dans le même sens, rejoignant un nombre croissant d’institutions telles qu’Oxfam, Amnesty International et Médecins sans frontières. Le gouvernement argentin, qui est signataire de cette déclaration, doit promouvoir et, si nécessaire, ignorer unilatéralement les brevets de vaccins et de médicaments, et faire face à la production locale pour faire face à la pandémie». (…)
«De Izquierda Socialista (…) nous demandons l’abolition des brevets pharmaceutiques qui, avec le non-paiement de la dette extérieure et un impôt réel sur les grandes fortunes, comme le propose le Frente de Izquierda Unidad, devraient servir à soutenir l’effort de tous les travailleurs pour mettre fin à la pandémie».
30 janvier 2021
Unité internationale des travailleurs – Quatrième Internationale (UIT-CI)